samedi 30 mai 2009

Manik Farm SRI LANKA

Après les contrôles, fouilles des camions et retenue des caméras et appareils photographiques, du Check-Point installé par l’armée, au carrefour des routes menant au Nord et à l’Ouest, la route est un long tapis de goudron. Malheureusement cela ne dure pas longtemps, car tout de suite après, la route m’est devenue familière avec ses nids de poules et ses ravines.

Passé le premier camp de la police militaire du 57 régiment, des 2 côtés de la route, à chaque cinquantaine de mètres on voit un mini bunker avec des soldats et ce jusqu‘à l’entrée de la fameuse ferme de Manik. (Manik farm n’est qu’un nom donné pour désigner un lieu géographique et n’a rien d’une ferme. A cet endroit sont érigés des tentes pour abriter les réfugiés et s’étend sur des kilomètres de long comme en profondeur. Des lotissements composés d’une rangée de 10 sur 10 tentes et numéroté en longueur et alphabétisé en profondeur. Chaque lotissement a son responsable qui rend des comptes aux militaires des agissements ou délits commis à l’intérieur ou à l’extérieur du lotissement). Bien sûr après maints petits contrôles où il faut montrer patte blanche, on arrive au centre de commandement pour les réfugiés ou plutôt communément appelé IDP, personne en déplacement interne (Internal Displaced People).

Après avoir montré les autorisations de circuler librement dans le camp, signé par le Ministre de la Défense et en même temps frère du Président, on dispose d’une escorte militaire pour atteindre l’entrepôt des produits non périssables (comme l’eau minérale, les ustensiles de cuisine, les couches pour bébés, des produits pour l’hygiène comme savon, dentifrice, serviettes de toilette etc.), les militaires nous aiguille vers l’entrepôt des produits périssables et consommables (comme le riz, l’huile, les légumes, les œufs etc.). A première vue, cet entrepôt conserve des tonnes de riz, une montagne de noix de coco séchés, des monticules de sacs de légumes et des œufs, une question fut posé au responsable de l’entrepôt pour savoir combien de temps dure cette réserve. La réponse est nette et précise : UN JOUR.

Malgré la dissuasion des militaires, nous tenions à rencontrer les réfugiés en face à face. Enfin on nous escorte à l’intérieur du camp, après un décompte des passagers et une fouille approfondie des camions transportant des cadeaux pour les enfants. (En passant, on voit des voitures blanches de l’ONU et de la Croix Rouge parquées dans un terrain découvert, mais aucune voiture ou personnel n’est à l’intérieur du camp). A la vue de nos voitures et du camion, les gens nous regardent puis sortent de leur refuge et commencent à s’amasser autour de nous. Malgré le service d’ordre et la présence des militaires, la foule commence à grossir engloutissant les donateurs et les enfants. C’est un pillage systématique de notre camion par la foule dont la majorité est composée d’enfants, de mère avec bébé, poussés par les adultes qui forment un barrage contre l’arrivée d’autres personnes venues d’autres lotissements. A la fin, nous devons regagner nos voitures afin de nous y enfermer pour nous protéger de la foule toujours en quête de quelque chose. Finalement, ayant tout distribué, nous reprenons la route du retour, avec un pincement au cœur en voyant la misère de ces êtres humains.
L'auteur de ce blog a pu pénétrer dans le camp en rejoignant une Fondation locale ayant des contacts avec des personnalités dans le Gouvernement. C'est pour cette raison que les membres peuvent entrer à l'intérieur du camp. Malgré la confiscation, par les militaires, des appareils photographiques, des photos ont pu être prises grâce aux téléphones portables. La quantité de photos accompagnant ce BLOG est trop supérieure. Toute personne voulant visionner ces photos, vues sous un autre angle, peuvent en faire la demande ou poser des questions par mail sur mailto:Aaxedeedee@gmail.com. Par la même occasion, l'auteur comprend, maintenant les raisons pourquoi le Gouvernement SriLankais déconseille et non interdit aux ONG d'entrer dans le camp. Surtout si les travailleurs de ces ONG sont des autochtones embauchés et non des étrangers.